THÉÂTRE : FANTASIO, Vendredi 6 octobre

LE VOYAGE DES PUBLICS
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Avec toute la fantaisie du théâtre, des masques et de la danse, Laurent Natrella révèle un Fantasio épris de révolte et de liberté.

Fantasio ou comment échapper au mal de vivre en se glissant dans la peau d’un bouffon ? Si toute la fantaisie et le brillant de cette comédie en deux actes ne sont pas contenus dans ce prétexte, ils lui doivent beaucoup. Masque au pays des masques, Fantasio égare sans s’égarer. Là où d’autres, couverts de dettes comme lui, fuiraient le Prince, Fantasio le frôle. Grain de sable et grain de folie, il est celui par qui le scandale (en l’espèce la guerre) arrive. C’est du meilleur Musset, suave mélange de politique, de cœur et de mélancolie. Fantasio ou le souffle fulgurant de la jeunesse ! Selon certains biographes, le jeune Musset se révoltait contre tout embrigadement du corps et de l’esprit. C’est bien ce souffle qui mène ici le metteur en scène et comédien Laurent Natrella, ancien sociétaire de la Comédie-Française. C’est bien cette révolte qui lui donne envie de porter à la scène cette rêverie profonde et engagée. Si les masques, les couleurs et les danses stimulent cette nécessité et cette urgence à réinventer notre présence au monde, Laurent Natrella laisse les actrices et acteurs, eux-mêmes au printemps de leur vie, s’engouffrer dans ce souffle de liberté et mettre leur fantaisie en résonnance avec celle de Fantasio.